Une œuvre émotionnelle et introspective : Self Confinement de Dano Masala

Si l’idée de cette peinture est antérieure à la crise, elle n’en est pas moins nourrie par la situation, nous explique l’artiste Dano Masala : « Suite à un voyage à l’île de la Réunion et à l’île Maurice, de premiers flashs m’apparaissent pour cette peinture : compositions, couleurs, formes et motifs. Je commence à peindre au tout début de la crise Covid-19, la tension est alors palpable dans les médias, Wuhan est mise en confinement suite à la propagation d’un virus. Face à ma toile, j’ai déjà une idée globale de la peinture et de son sujet. L’expérience d’un confinement strict de toute une population m’inspire le titre de cette toile : Self confinment, Le confinement de soi ».

Cette œuvre attire irrésistiblement notre regard grâce à l’attitude du personnage central et la grande place laissée à la couleur rouge. Une volonté de la part de l’artiste, qui souhaite ainsi encourager l’identification des spectateurs, leur compréhension de l’œuvre, et plus encore, dans « leur implication dans un processus d’évolution psychologique et spirituelle ». 

Une toile, qui s’inspire directement du vécu, des ressentis et expériences de l’artiste mais nous invite aussi à l’introspection. En effet, Dano Masala nous confie que « cette peinture est la mise en image de ce que l’on appelle des « grungies » dans l’univers de la communication transformative. Les grungies sont des jeux émotionnels que notre inconscient a mis en place pour se protéger, lors de notre enfance et tout au long de notre vie. Comme un réflexe de survie au départ, ils deviennent des fardeaux, des cages et des barrières à notre moi intérieur, à notre véritable identité ». 

C’est pour représenter ces « grungies » que l’artiste a choisi de faire prédominer le rouge, qui peut être comparé à la condition du personnage, prisonnier de lui-même et de ses émotions passées. Ce fond représente ainsi « l’étape fastidieuse, et source de souffrance, qui consiste à nous débarrasser de nos déchets ». À l’inverse, la partie haute, composée de motifs, est pour lui la résultante de ce processus, une façon de montrer que l’on peut « sortir la tête de l’eau et que le monde s’ouvre à nouveau à soi, un monde plus clair et coloré ou l’on va pouvoir être qui l’on est ».

Ainsi cette toile, à la manière d’un chemin que chacun d’entre nous peut entreprendre avec lui-même, ouvre un message d’espoir en cette période complexe. Elle a d’ailleurs une signification particulière pour l’artiste. Il nous précise que « même si elle s’inscrit dans la continuité de mon discours artistique, c’est la première œuvre où je représente l’un des états « difficiles » , « sombres », que les êtres humains peuvent traverser ».